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Noodles, un habitant de la résidence accueil Formigier à Objat (Corrèze) a sorti un clip de rap sur le Covid-19


« Restons solidaires, faisons-nous vacciner. Respectons les gestes barrière. » Les paroles ne viennent pas de McFly et Carlito mais de Noodles, un authentique rappeur corrézien de 34 ans, dans son morceau Un an après.

Passionné de rap

Passionné par le rap depuis la fin des années 90, après avoir découvert l’album Si Dieu veut… de la Fonky Family, Julien Nunes écrit des textes depuis qu’il a 14 ans. Ses autres références ? Sniper, IAM et surtout la Marseillaise Keny Arkana. Son blase (*), « Noodles », est lui un clin d’œil au personnage joué par Robert de Niro dans le film de Sergio Leone Il était une fois en Amérique.

Rapper est un moyen de s’évader et de mettre des mots sur un quotidien très difficile. Julien est schizophrène et vit dans la Maison Accueil Formigier, à Objat (Corrèze), en compagnie de vingt-trois autres personnes en situation de handicap psychique stabilisé. 

Écrit pendant le troisième confinement

C’est à l’occasion du troisième confinement que la responsable de l’établissement Myriam Szymanski, connaissant bien sa passion, lui propose d’écrire et d’enregistrer un morceau sur le Covid-19 et de travailler avec une équipe de tournage pour en faire un clip.

Financé par l’association MSA Limousin, il est diffusé sur sa chaîne Youtube Noodles off. Dans la vidéo, tournée en deux jours dans la résidence et d’autres établissements similaires en Corrèze, apparaissent des soignants et des résidents, eux aussi atteints de pathologies mentales. Un joli coup de projecteur sur un monde dont on ne parle jamais.

Le clip de Un an après est une aventure collective qui a mobilisé plus d’une dizaine d’encadrants et de résidents de la Résidence Accueil Formigier.  Photo Karine Grenadin
 

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« C’est important qu’on voie qu’il y a des schizophrènes qui font des choses. On est loin d’être tous des fous ou des débiles », défend Julien, souvent révolté par la manière dont son handicap est abordé sur les chaînes d’information en continu.

La schizophrénie évoquée dans Idée noire

Le sujet reste difficile à aborder dans ses textes, mais s’impose parfois, comme dans Idée noire, son plus grand succès avec près de 7.000 vues sur Youtube. La phrase « y’a des proches qui m’aiment, il m’aura fallu quatre étages pour le capter » évoque une défenestration, après laquelle Noodles a passé un an en hôpital psychiatrique. « Le rap, c’est ma thérapie, c’est quand j’écris sur mes problèmes que ça me fait le plus de bien. »

Installé à Formigier depuis deux ans, le jeune homme retrouve une stabilité et écrit tous les soirs. « Quand je prends mes médicaments à 19 heures, ça me donne énormément d’inspiration. C’est triste à dire, mais c’est une drogue. »

“Versus”, un clip de rap sur la rivalité entre Tulle et Brive

Enregistré dans un studio à Bort-les-Orgues, son premier album Schyz’ose dire s’est écoulé à environ 80 exemplaires. Un maigre succès commercial, certes, mais un moyen de partager son art et de se faire connaître en Corrèze, où il est déjà monté sur scène huit fois, la dernière pour la fête de la musique à Tulle. Un deuxième album est en préparation, sans prétention aucune : « J’ai 34 ans, je sais bien que ce n’est pas maintenant que je vais percer. J’aimerais bien avoir une petite niche, mais pas être célèbre. » Et surtout, faire durer le plaisir. 

(*) Un blase désigne le pseudonyme d’un rappeur

Anthony Derestiat



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